Le soleil se levait sur Londres, accompagnant l'aurore par une légère brume annonçant une journée ensoleillée en cette fin d'été. Volant vers le sud au travers des arbres de Hyde Park, un hibou volait à tire d'ailes, survolant une famille d’écureuil en quête de touristes matinaux dans l'espoir d'avoir quelques victuailles. Le hibou continua son trajet au travers des rues de Londres pour enfin aboutir sur le rebord d'une maison sombre devant laquelle les passants marchaient sans y prêter attention. De l'autre coté de la fenêtre, dans un lit aux draps couleurs verts et argents, un jeune homme dormait paisiblement.

*Toc toc toc* Le hibou tapa du bec sur la vitre.

L'adolescent sursauta et ouvrir les yeux, un peu hagard, et posa enfin son regard sur le volatile. Regulus bailla et se leva pour aller lui ouvrir. Il ne fut pas surpris en découvrant la traditionnelle lettre de Poudlard. Sa liste des fournitures, parfait, il l'attendait.

-Merci le piaf. Dit-il en baillant.

Il laissa la fenêtre ouverte, un peu d'air frais ne serait pas de trop en cette matinée d'été, laissa un biscuit sur son bureau destiné au messager et repartit se flanquer au lit d'une manière bien peu digne de la part d'un Black. Au diable les convenances, il était seul et il était six heures du matin. Il replongea aussi sec dans le sommeil, sa lettre sur sa table de chevet et l'oiseau de l'école picorant joyeusement sa becquetance sur son bureau.

*Toc toc toc*

Sur le bois cette fois. Regulus se réveilla à nouveau, prêt à lancer une chaussette sur le hibou. Il se ravisa juste à temps.

-Regulus, lève toi ! Lança une voix féminine et autoritaire de derrière la porte se sa chambre.

-Oui mère. Repondit-il en tachant de ne pas bailler en parlant. Elle détestait ça.

Il se leva et jeta un coup d’œil à son réveil. Dix heures, le hibou avait dû reprendre son vol depuis un moment. Il partit faire sa toilette, au moins il avait son programme de la journée en tête. Il descendit ensuite à la salle à manger ou Kreattur, l'elfe de maison, servait le petit déjeuner à la famille. Reg tacha de ne pas regarder la chaise de Sirius, désespérément vide... Stupidement, il gardait toujours un petit espoir qu'un matin il entrerait dans cette pièce et Sirius serait la, lui lançant une vanne du type « c'est à cette heure que tu te lèves la marmotte ? ». Ces petites piques qui autrefois l’exaspéraient lui manquaient, bien plus qu'il ne l'aurait admis. Il salua ses parents et pris son petit déjeuner.

-J'ai reçu ma liste de Poudlard, j'irais sur le chemin de traverse toute à l'heure. Annonça-t-il simplement.

Et la discussion n'alla pas plus loin, il était sans doute le moins bavard dans cette maison. Le repas finit, il alla finir de se préparer avait de se rendre au Chaudron Baveur par poudre de cheminette, sa liste en poche. Le fait que ses parents n'avaient pas insister pour l'accompagner l’arrangeait. Sitôt sur le Chemin de Traverse, il se dirigea vers le magasin de Quidditch. L'avantage de faire ses courses seul, il pouvait aller ou bon lui semblait sans rendre de compte. Il entra dans la boutique et son regard fut aussitôt attiré par une silhouette familière. James Potter, élève de gryffondor, joueur de quidditch... le meilleur ami de son frère. Reg était certain que c'était chez lui que Sirius était parti. Aussi, il fouilla aussitôt la boutique du regard et une vive déception s'empara de lui en constatant que son frère n'était pas en vue. Il s'approcha du dernier modèle de balais en vitrine, l'approchant par la même occasion de James.

-Salut Potter.

Certes, ils ne s'aimaient pas, mais non seulement il avait des bonnes manières mais en prime il mourrait d'envie d'avoir un tant soit peu de nouvelles de son aîné.

L'été était une des périodes que James préférait. Certes, il adorait aller à l'école, il aimait être avec les Maraudeurs, et depuis l'année dernière, il aimait sortir les nuits de Pleine Lune avec ses amis. Mais l'avantage de l'été, c'était qu'il pouvait se reposer, il n'avait plus de surcharge de travail, il n'avait plus rien. La seule inquiétude qu'il avait, c'était d'avoir réussi ses BUSE, la dessus, il était assez sur de lui. Il était assuré d'avoir au moins Optimal en Métamorphose, vu l'avance qu'il avait par rapport à n'importe quel jeune de son âge. C'était une assurance tous risques. Il voulait faire Auror, il devait donc réussi certaines BUSE obligatoires. C'est pour ça qu'il attendait à point fermer le hibou qui devait les lui apporter. Il s'était levé aux aurores, pendant que Sirius dormait encore. Ah oui, cet été, Sirius avait rejoint la maison Potter où les parents de James l'avait accueilli comme un second fils. Il faut dire que la "noble famille des Black" et ses idées du sang pur. Ça pouvait être assez désobligeant. C'est donc avec enthousiasme qu'il avait reçu sa lettre où il y avait ses résultats et sa liste de livres qu'il avait jeté sur le canapé pour avoir ses résultats :

Astronomie : A
Soins aux Créatures Magiques : D
Sortilèges : E
Défenses Contre les Forces du Mal : O
Divination : D
Botanique : E
Histoire de la Magie : P
Potions : E
Métamorphose : O

Les Résultats étaient satisfaisants. Il pourrait continuer les matières qu'il voulait. L’histoire de la Magie, ça ne l'étonnait pas, il dormait pendant les cours. Pour la Divination et le Soins aux Créatures Magiques, il ne souhaitait même pas continuer donc il se retrouvait exactement avec les matières nécessaires, et en plus de cela, il était bien parti avec une bonne note en DCFM. Le professeur McGonagall serait fière de sa note, il pense. Il n'avait pas regarder les notes de Sirius puisque celui-ci dormait et avait du les recevoir dans sa chambre. En plus de cela, il vit tomber de son enveloppe un insigne, il avait été élu Capitaine de l’Équipe de Quidditch de Gryffondor. Il ne pouvait mieux rêver. Maintenant, il avait presque le même statut que Remus, avec le droit d'accorder des punitions en moins...

Lorsque Sirius descendit les escaliers, il tenait dans sa main l'enveloppe. Il avait eu à peu près les mêmes notes que James et pouvait lui aussi continuer exactement les mêmes matières que James, il congratula également beaucoup son ami pour sa promotion au poste de Capitaine, lui avouant que Gryffondor ne pouvait plus perdre. Ils décidèrent d'aller tous les deux au Chemin de Traverse dans la journée, les parents de James n'étant pas là. Ils prirent de la Poudre de Cheminette et atterrirent chez Fleury et Bott où ils achetèrent tous leurs livres. Après cela, Sirius dit à James qu'il voulait aller acheter un nouvel Hibou vu qu'il n'avait plus celui de sa famille et qu'après il passerait chez Madame Guipure également. Pendant ce temps, James allait aller au magasin de Quidditch, pour voir les nouveaux balais.

Lorsqu'il entra, il vit quelques élèves de Gryffondor qu'il connaissait. Il s'empressa donc de leur dire qu'il était le nouveau Capitaine de l’Équipe de Quidditch de leur maison. Ils étaient tous très heureux, James étant, premièrement très bon et ensuite très charismatique, il représentait à merveille l'équipe. Il s'approcha doucement dur dernier balais. Il avait bien envie de se l'acheter, il en avait les moyens, bien largement. Ses parents étaient riches, ça en rajouterait à son poste de capitaine. Plus de classe. Alors qu'il était en train d'analyser les pour et les contre de cet achat. Il vit apparaître vers lui le sosie de Sirius. Son frère Regulus. En dehors de Poudlard, et s'il n'avait pas été à Serpentard, James n'aurait pas vraiment grand chose contre le frère de Sirius, même si celui-ci suivait la manie du Sang-Pur. Alors, quand celui-ci le salua, il ne put que répondre.

-Salut MiniBlack, James l'avait toujours appelé comme ça, en référence à son grand frère, bien sûr. Que fais-tu donc ici ? Dit-il d'une voix faussement amicale, mais qui n'avait rien du tout de provocatrice. Sirius n'est pas là, dit-il comme pour anticipé une quelconque question.

Deux secondes plus tard il regrettait déjà de lui avoir adressé la parole. « MiniBlack »... Ce surnom le hérissait au plus haut point, par Merlin ce n'était pas parce qu'il avait un an de moins que Sirius qu'il en restait un gamin pour autant ! Alors certes oui, il restait un peu plus petit en taille aussi, bien qu'il reste confiant quant à sa croissance future. Ses parents étaient tout deux de grande taille, il n'y avait pas de raison qu'il reste bloqué à son mètre soixante toute sa vie ! Cependant il ne lui donna pas la joie de râler sur ce surnom ridicule, il aurait pu avoir pire. Il suffisait de connaître le « Snivilus » dont ils avaient affublé ce pauvre Severus pour comprendre que « MiniBlack » n'était pas le pire de l'inventivité de la bestiole Potter.

-Tu es bien placé pour savoir que je joue aussi au Quidditch, ce qui justifie amplement ma présence ici.

Potter confirma l'absence de Sirius en ces lieux. Comme s'il ne l'avait pas remarquer. Regulus ne répondit pas immédiatement, préférant jouer le désintéressé en examinant le balai mis en exposition. Le Nimbus 1500, dont la vitesse potentielle et l'indice de maniabilité le laissait songeur. Très cher aussi, bien que l'argent ne soit pas vraiment un problème dans la famille. Il songea que son anniversaire n'était pas si loin et qu'une petite allusion à ce nouveau balai à son oncle Alphard suffirait sans doute à se le faire offrir. Il l'aurait avant le début de la saison de quidditch. Voilà qui paraissait être un excellent plan. Il se tourna à nouveau vers Potter.

-J'ai bien vu qu'il n'était pas là. Merci.

Bien malgré lui son regard dévia vers la fenêtre dans l'espoir d'apercevoir la silhouette familière de son exaspérant grand frère. Rien en vue et Potter avait bien du remarquer ce regard, à moins qu'il n'ait vraiment aucune capacité d’observation. Même s'il l'aurait voulu, Regulus aurait été incapable d'affirmer qu'il n’espérait pas voir Sirius ici.

-Et... Tu sais s'il va bien ? Finit-il par demander.

Voilà, il avait dû tenir au plus deux minutes avant de prouver qu'il s’inquiétait pour ce que devenait le fugitif. Furieux contre lui-même il se redonna une contenance en feuilletant la brochure du balai, se donnant un air détendu et naturel.

-Car il est chez toi depuis qu'il est parti n'est-ce pas ? Hum il ne semble pas mal du tout ce balai. Termina-t-il en rangeant soigneusement la brochure dans sa poche.

Pourquoi les Serpentards étaient-ils partout ? Voilà pour James n'aimait pas spécialement se promener sur le Chemin de Traverse. Il était inévitable de rencontrer une bande de Serpentards sur d'eux. Certes, James était lui aussi très sûr de lui, et s'il n'avait pas vraiment un profond goût pour l'égalité et la justice, il pourrait très bien être chez les Serpentards. Mais il était allé à Gryffondor, et c'était pour une raison. Et en plus de cela, il détestait les Serpentards. À bien y penser, il aurait été chez une autre maison que chez Gryffondor, il n'aurait peut-être rien à reprocher à la maison verte. Comme tous les Gryffondors, il avait un grave problème face à eux, en plus de cela, il jouait au Quidditch, et Serpentard était la seule maison capable de battre Gryffondor. Pas cette année, bien sûr, puisque cette année il serait le capitaine, et cette année, les choses allaient changer. Aucune défaite n'était acceptable. Le Balais en face de lui était parfaitement acceptable, il avait envie de se l'acheter, il fallait un équipement de choix pour être capitaine. Il avait largement l'argent pour et ses parents, bien que parfois sévères, pourrait lui l'acheter comme cadeau de rentré et pour le féliciter à la fois de sa promotion en tant que Capitaine mais aussi pour ses résultats aux BUSE.

-Ah oui, c'est vrai, tu joues au Quidditch. Cela fit rire James, il avait toujours eu du mal à imaginer Regulus sur un balais bien qu'il ne soit pas mauvais. Et bien tu seras surement heureux savoir que cette année, vous n'allez rien gagné, dit-il en sourire. Parce que cette année, JE suis le capitaine des Gryffondor, rajouta-t-il fier de lui.

Il avait bien l'intention de faire mordre la poussière à toutes les équipes. Il avait déjà commencer d'élaborer dans sa tête des stratégies sur le chemin. Il pensait vraiment qu'il pourrait trouver une parfaite équipe. Il savait qu'il était bien assez bon pour inscrire les cents cinquante points d'avance. Bien sûr, ce n'est pas un travail qu'il allait faire tous seul. Il lui fallait un bon gardien, un bon batteur et avec un attrapeur correct, il était sûr de ne pas perdre le moindre match. Voilà comment il voyait les choses. Ne pas perdre son premier match était le but principal, parce que le premier match était comme toujours face à Serpentard. Les choses étaient dans le fond facile à comprendre.

Lorsqu'il remarqua que Sirius n'était pas là, James remarqua la déception dans les yeux de Regulus. Il était sans doute le seul membre de la famille Black à s'inquiéter pour le jeune homme qui était parti de cette famille de fous. Il était évident qu'il était venu chez James, il avait les parents les plus adorables de la planète et les seuls capables de le garder chez eux. Parce que les parents de Remus avaient beau être très sympathique, il n'avait peut-être pas l'argent pour gérer deux garçons et surtout avec les problèmes de fourrure occasionnels de Remus, cela devenait en effet plus compliqué.

-Mouais, il se porte bien. Il sourit. En tout cas, d'après ses dires, il se comporte bien mieux que quand il était chez toi.

Le constat était vrai, Sirius était beaucoup plus heureux depuis qu'il vivait chez James, à Godric Hollow. Il le disait bien souvent. Il était vraiment heureux d'avoir rejoins une famille de sorciers stable. En même temps, à côté des Black, cela n'était pas compliqué, rares étaient les Black plus ou moins normaux. D'après Sirius, il n'avait que sa cousine Andromeda qui était n'avait pas pour ambition de rejoindre Voldemort. Tous les autres répondraient au moindre mots du "Seigneur des Ténèbres". C'était dommage que des familles comme ça donne leur vie pour des gens comme ça.

-Oui, dit-il d'une voix calme, ce balai est bien, parfais pour le capitaine de l’Équipe de Gryffondor., rajouta-t-il avec un léger ton de défis.. Il se dirigea calmement vers les gants et les bottes, il voulait s'en acheter de nouveau. Il remarqua rapidement que Regulus le suivait.

Encore une provocation à deux noises sur le quidditch. James ne pouvait pas ignorer que Regulus jouait au quidditch lui aussi, il était l'attrapeur de l’équipe qui avait foutu une raclée à Gryffondor cette année ! Sans vouloir se vanter plus que nécessaire, la victoire avait été acquise principalement grâce à lui. Il était un bon attrapeur et celui de Gryffondor n'était pas fameux. Cependant cette année James était donc capitaine de son équipe ? Le Serpentard était convaincu qu'il passerait lui aussi capitaine, c'était certain, le contraire était étonnant. Mais voilà, lui avait un an de moins que James, aussi, il ne deviendrait capitaine que l'année suivante.

-Alors je te conseille vivement de changer d'attrapeur, mais surtout de bien profiter de cette année. L'année prochaine, je dirigerais l’équipe et Gryffondor retrouvera la place qui lui est due : celle des perdants. Répliqua-il d'un ton légèrement mondain.

Tout l'art de menacer tout en donnant l'impression de discuter paisiblement dans un salon avec des gens de la haute. Ce qu'était loin d'être Potter d'ailleurs, bien que sa famille soit considéré comme fortuné, il n'avait rien d'un aristocratique. Il était loin d'avoir la classe et les manières que Regulus ou même Sirius avaient. Tout était dans l'éducation et le Serpentard savait repérer au premier coup d’œil les gens « comme lui », faire la différence entre les familles les plus nobles et les vulgaires manants. Et oui Potter, c'est cruel, mais tu n'es qu'un manant à ses yeux !

Quoi qu'il en soit, c'était un fait acquis, Sirius ne se trouvait pas dans le magasin. Dommage. Enfin, dommage était bien en dessous de ce que ressentait le jeune homme. Son grand frère lui manquait cruellement, il refusait de l’admettre, mettant ça sur le compte de la rancœur, il l'avait abandonné à nouveau après tout, mais sa colère et sa rancune n'étaient que des moyens de cacher sa douleur. La seule phrase qu'il s'autorisa pour exprimer sa douleur fut de demander comment il allait. Naturellement, il fallut que Potter en rajoute.

-On va mettre les choses au clair. Ce n'est pas « chez moi » mais chez nos parents.

Il fouilla dans un étalage de matériel d'entretiens pour balais, plus par besoin de s'occuper les mains que de nécessité de changer de matériel.

-Par ailleurs il a fait lui-même de sa vie un enfer la bas. Qu'il pense différemment est une chose mais la dans ces cas la, la prudence recommande de faire profil bas. Sûrement pas d'aller provoquer à toute occasion pour le simple plaisir de se faire frapper ensuite.

Ça, c'était dis. La aussi, cette remarque d'un ton cinglant cachait une douleur plus profonde. Celle qu'il avait pu ressentir toutes ces années quand il entendait son frère provoquer leurs parents, comme ça sans raison apparente, et que lui savait que quelques minutes plus tard Sirius souffrirait, et qu'il ne pourrait rien faire pour l'aider. Toutes ces fois ou, enfant, il s'était roulé en boule dans sa chambre, incapable de faire autre chose que d'écouter les coups tomber sur son frère qu'il aimait tant.

Et maintenant ? Maintenant que Sirius était parti, c'était lui qui payait le prix de sa fuite. Ses parents, tellement furieux de la fuite de leurs fils aîné, déversaient toute leurs rage sur le cadet, ne lui autorisant aucun écart, aucune parole de travers, aucun geste mal calculé, aucune trace de médiocrité. Lui qui n'avait jamais chercher d'ennuis, qui préférait se taire en attendant le jour ou il pourrait librement partir, la tête haute et sans reproche, voilà qu'il payait à la place de son frère. Est-ce que Sirius avait même penser à ce que son petit frère vivait à présent grâce à lui ?

-S'il n'y avait que le capitaine de l’équipe de Gryffondor qui pouvait avoir ce balai, l'entreprise Nimbus ferait faillite tu sais Potter ?

Cette fois ci, c'était avant tout une innocente plaisanterie, sa voix n'était pas spécialement froide ou tranchante, juste une remarque pour le plaisir de le contredire. Tiens donc, est-ce qu'ils se Siriuseait ? Comme quoi, il était capable de tenir une conversation civilisée, même avec Potter. Il avisa un livre sur l’équipe des Tornados, non loin des gants, aussi sa route fut la même que celle de James qui visiblement s'intéressait aux gants. Regulus se retrouva donc à nouveau à coté du Gryffondor et tacha de ne pas afficher un air trop exaspéré. Il prit un exemplaire des livres et le feuilleta brièvement.

James sourit, la réponse de Regulus le fit rire. C'était à vrai dire une réponse d'orgueil qu'il attendait plus ou moins venant de la part d'un Serpentard, sur ce point-là, ils n'étaient pas si différent que les Serpents. Mais, le jeune homme semble oublier que pour le match contre Serpentard, James était à l'infirmerie, blesser par un cognard fou à l'entraînement, il avait d'ailleurs soupçonné les Serpentards d'avoir fait ça pour l’empêcher de jouer. Ils en étaient capable les bougres. Il regarda de haut Regulus.

-Tu sembles oublier que je n'étais pas là l'année dernière. Votre gardien est un incompétent et vous ne savez pas défendre, dit-il d'une voix calme. Je serais capable de mettre les cent cinquante points d'avance avant même que tu n'es attrapé le vif d'or. Regulus n'avait pas tord sur le principe, leur attrapeur était nul, à vrai dire, si James n'était pas aussi doué comme poursuiveur, il pourrait jouer à son poste, et bien mieux en plus.

Depuis que Sirius était venu chez lui, il avait vraiment changer de visage, il était plus ouvert aux autres et semblait vraiment plus heureux. C'est dire à quel point sa famille lui faisait du mal, qui aurait pu imaginer qu'un homme soit aussi heureux de changer de famille pour venir dans une autre famille de sorcier. Bon, il faut dire aussi que les parents de James sont vraiment adorables et ont accueilli Sirius comme leur propre fils, chose que n'ont jamais fait les parents du jeune homme. Sirius ne pouvait que s'épanouir dans cet environnement. Il était heureux et ça Regulus ne pouvait pas le comprendre, il était impossible pour lui de voir à quel point son frère était malheureux lorsqu'il vivait avec ses parents et à quel point son frère ne pouvait rester dans son ancienne maison.

En quinze ans, James avait vite compris comment on pouvait tourner du mauvais côté. Être un mauvais sorcier, dans le fond, ça ne signifiait pas une maladroite utilisation de la magie, mais plutôt se servir d'elle comme une arme, pour le mal et pour son bien personnel. Et c'est pour cela que Voldemort est devenu le plus grand mage noir de tout les temps. Pour lui et pour personne d'autre. Et c'est aussi pour cela que la famille de Sirius était des partisans de Voldemort. Parce qu'il voulait hisser au plus haut rang leur famille. La noble famille des Black était en quelque sorte devenu des magnas du sang-pur jusqu'à en faire souffrir les membres qui ne pensaient pas comme eux. Et c'était une des raisons pour laquel Sirius avait quitter la famille, parce qu'il ne supportait plus cette idée.

-Tu ne comprends pas ton frère, tu ne l'as jamais compris... Tu veux savoir pourquoi il est chez Gryffondor ? Pas parce qu'il ne pense pas comme sa famille, au non, ce n'est pas parce qu'il ne croit pas à la folie du sang pur. Non. C'est parce qu'il n'a pas peur de se battre pour ses idées, parce qu'il ne fuit pas devant la force. Ton frère est courageux et peut-être est-il temps que vous pensiez à prendre exemple sur lui dans votre famille. Il avait dit cette phrase avec un arrière goût d'amertume, il avait horreur qu'on juge Sirius comme un simple fauteur de trouble...

La réponse de Regulus le fit rire. Il n'avait raison, pour une fois, il n'était certainement pas le seul à mériter de concourir sur un balais dans ce genre. Et encore moi le seul à avoir l'argent pour l'acheter. C'était un des points forts de la famille Black, ils avaient beaucoup d'argent. Pendant un moment, James s'était demandé s'il n'en avait même pas plus que les Potter. Après réflexions faites, cela semblait assez équivalent. Il regardait des gants, ils avaient un tout nouveau sortilège qui agrippait beaucoup mieux que les anciens gants, il en attrapa donc une paire. Pour ce qui est des bottes, il n'y avait rien de mieux que ce qu'il avait déjà, donc il s'avisa de continuer sa route vers la caisse où il allait payer. Une fois qu'il eu finit, James regarda Regulus.

-Tu sais, même s'il n'ose pas me l'avouer, Sirius pense beaucoup à toi. C'était vrai. Il a pitié de toi, dans le bon sens du termes j'entends, il aurait tant aimé que tu ne tombes pas dans les bêtises de tes parents...

[Excuse moi du retard, je n'avais pas d'idée pour faire une pas trop mauvaise réponse... J'essayerais d'aller plus vite à l'avenir]

Faisant fi de la suite de la conversation sur le Quidditch, Regulus préféra s'en tenir au débat sur sa famille. Non pas que le quidditch le désintéressait. Non, d'ailleurs dans une telle boutique, ça aurait été ironique. Non simplement que cette discutions ne les mènerai à rien. C'était juste la simple discutions de deux membres de deux équipes différentes qui évidement défendraient la réputation de leurs camps de toutes leurs forces. Mais le jeune Black avait assez de jugeotes pour savoir que fanfaronner n’amènerai rien, ce serait sur le terrain qu'il ferait ses preuves, pas oralement.

D'autant qu'il avait deux trois choses à mettre au point auprès de Potter.

Oser dire qu'il ne comprenait pas son propre frère, celui qui avait été son meilleur ami, son confident, son complice. Il savait mieux que n'importe qui à quel point Sirius souffrait chez eux, à quel point son départ devait lui faire du bien. Quand Sirius était parti pour Poudlard, Regulus savait déjà très bien que son aîné n'irait pas à Serpentard, ça avait déjà été une chose entendue entre eux. D'ailleurs, le projet de base de Regulus était de suivre son frère et d'aller dans la maison qu'il aurait préféré, à savoir Serdaigle. Mais les choses n'avaient pas pu se passer ainsi.

-Écoute Potter, tu ne me connais pas aussi je te prierai de ne pas me juger. Tout d'abord, ne me met pas dans le même sac que le reste de ma famille. C'est vrai que j'en suis les grandes lignes mais je reste le mieux placé pour savoir qui je suis et ce que je pense.

Il fit mine de s’intéresser de près à une bande dessinée sur l'équipe des Frelons, c'était avant tout pour se donner une contenance et éviter de se faire virer par le gérant du magasin.

-J'ai grandi avec Sirius, j'ai été le premier à voir à quel point il était différent. Je savais qu'il n'irait pas à Serpentard avant même qu'il ne mette les pieds dans le Poudlard Express... Et surtout, je n'ai pas besoin d'imaginer à quel point il était malheureux à la maison. Je le voyais. Nos parents sont très dur et se sont souvent montrés cruels avec lui... Mais celui qui allait en cachette la nuit pour le soigner, c'était moi. Tout comme lui venait m'aider quand c'est moi qui me faisais attraper.

Mais ce soutien mutuel entre les deux frères avait pris fin le jour où Regulus était entré à Serpentard. Reg n'avait jamais su trouver la force de lui parler de ce qui l'avait fait changer d'avis. Dans quelques années, peut être. Quand la pression que lui avaient mis ses parents ne serait plus qu'un souvenir et pas une chose qu'il revivait encore parfois en rêves. Il réprima un frisson.

Les paroles qui suivirent auraient pu le réconforter. Sirius pensait à lui, il ne l'avait pas totalement effacer de sa vie... Mais ce qui suivit, qu'il avait pitié de lui... Regulus se rembrunit.

-Alors qu'il soit rassuré, je ne tombe pas dans la "bêtises de nos parents". Mais je n'ai pas besoin de pitié.

Il se retint d'ajouter « j'ai juste besoin de sa compréhension » mais se ravisa. C'est vrai, lui n'était pas aussi courageux. Au contraire, il se définissait lui-même comme d'une lâcheté affligeante. Avouer à James qu'il tenait tellement à Sirius et surtout qu'il avait besoin que son frère comprenne ce qui s'était passé, qu'il le protège comme autrefois, qu'ils soient à nouveau comme deux frères, complices et confidents, c'était livrer ses sentiments, ça demandait un courage qu'il ne possédait pas. Il avait le courage de sortir la nuit de sa chambre pour aller voir son frère malgré les interdictions, mais il n'était pas capable de beaucoup plus.