IL ÉTAIT UNE FOIS...

Respirer, expirer, pousser. Respirer, expirer, pousser et ainsi de suite… La femme allongée sur le lit était toute en sueur, poussant des cris de souffrance de temps à autre. Qui a dit que l’accouchement était facile ? Ca faisait, largement deux heures qu’elle essayait de donner naissance à sa deuxième fille. Son mari lui tenait fermement la main, l’encourageait de toutes ses forces, la rassurait de son mieux et essayait de garder le sang-froid. Quant à leur premier enfant, Pétunia, âgé d’un an et quelques mois, était resté à la maison avec une nourrice. Evans, voilà le nom de l’heureuse famille qui allait s’agrandir. Une famille ni riche, ni pauvre. Une famille banale, comme il était possible d’en voir des milliers d’autres. Banale, hein ? Plus pour longtemps. En effet, sans même le savoir, cet évènement allait transformer leur routine quotidienne. Pas seulement parce qu’ils allaient accueillir quelqu’un de nouveau chez eux, mais aussi parce que cette nouvelle-née était spéciale. En quoi ? Eh bien, cette petite possédait des pouvoirs magiques, en plus clair, il s’agissait d’une sorcière. Mais ça, ils étaient encore loin de le découvrir, encore loin de s’en préoccuper. Finalement, une tête apparut, puis les deux bras, le ventre et pour finir les pieds. Un joli bébé avec des joues bien rondes, respirant pour la première fois l’air de l’atmosphère. Il avait déjà quelques cheveux auburn, promettant une belle chevelure et ses yeux étaient d’un vert émeraude profond, attirant comme un aimant. Afin qu’il arrête de pleurer, il rejoint rapidement les bras de sa mère. Un grand sourire se dessinait sur son visage pendant qu’elle le berçait.

« Comment allez-vous l’appeler ? » demanda le génicologue.
« Lily. C’est ma fleur préférée, celle qui représente la pureté. Elle s’appellera Lily Evans. »

Le soleil brillait de toute sa splendeur. Deux filles jouaient dans un terrain de jeux ou plutôt, elles se balançaient sur la balançoire. Une rousse et une blonde. Deux sœurs, deux Evans. Toujours plus haut, toujours plus haut, ses mots trottinaient dans la tête de la cadette. En avant, en arrière. Elle voulait toucher le ciel, s’envoler comme un oiseau. Elle pouvait le faire et l’avait déjà fait. Ayant déjà une petite dizaine d’années, elle avait remarqué qu’elle avait des capacités particulières. Comme le fait, de s’élancer dans l’air, arrivant presque à voler et retombant tout en douceur. Bien que sa frangine n’arrêtait pas de lui dire que sa mère l’avait interdit de le faire, il en fallait bien plus pour pouvoir l’arrêter. Et hop, la fillette retomba sur ses deux pieds, gloussant de joie. Depuis qu’elle avait découvert ses dons, elle voulait les pratiquer encore et encore, explorer ce dont elle était capable, calmer sa curiosité. N’était ce pas formidable de pouvoir faire ces tours ? Oui, ça l’était et la petite en était consciente, raison pour laquelle elle en profitait. Elle voulut faire une nouvelle démonstration et bien que son aînée fût réticente au début, elle se décida à regarder le spectacle. Lily prit une fleur qui était par terre. Celle-ci ouvrit et referma ses pétales dans un mouvement régulier. C’était magique, il n’y avait pas d’autre mot pour le désigner. Alors que Pétunia demanda comme elle s’y prenait, un garçon sortit des buissons. Pof, comme ça. Une surprise pour celles qui croyaient être seules. Apparemment, il avait dû les observer depuis longtemps et attendait le bon moment pour apparaître. Ce garçon ? Eh bien, il s’agissait de Severus Rogue. Voisin et futur meilleur ami de la rouquine. Il semblait assez mal à l’aise et portait des vêtements trop grands pour sa taille. Il lança de but en blanc :

-« Je sais ce que tu es. »
- « Comment ça ? »
-« Tu es… Tu es une sorcière. »
-« Ce n’est pas très gentil de dire ça à quelqu’un ! »

Le stéréotype d’une sorcière était une vieille femme avec un nez crochu, des boutons, moche et toujours en compagnie d’un chat noir hideux, alors comment ne pas en être vexer ? Et pourtant, ça n’avait rien d’une insulte, ni même d’un compliment. C’était un fait. Les deux filles étaient parties furieuses sans même demander d’explication et Tunie n’arrangeait en rien la situation. Bien que pour un début d’amitié, c’était plutôt raté, la rousse et le jeune garçon se revirent plusieurs fois. Elle avait finit par le croire, par découvrir la vérité, par en savoir plus sur ce nouveau monde qui s’offrait à elle. Hiboux, baguette, Ministère de la Magie, Chemin de Traverse, Poudlard, Moldue, tous des mots qu’elle devait assimilés et connaître. Son imagination essayait de se représenter au mieux cette fameuse école de sorciers, ses pensées étaient occupées par cette découverte et sa concentration était utilisée pour s’améliorer en magie. Il y avait juste un petit problème. Vous savez, le type de problème qui pourrait sembler insignifiant mais qui vous tracasse tellement la tête, qu’il ne fait que grandir. Celui qui vous empêche de vous réjouir de toute votre cœur et qui est la touche en plus pour que votre vie ne soit plus parfaite. Celui de la miss était sa grande sœur. Si elle avait des pouvoirs, ce n’était pas le cas de son aînée. Un début de jalousie. Mais pas seulement, c’était aussi le déclenchement d’une réflexion. Et si être né de parents humains n’était pas pareil qu’être né de Sang-Pur ? Après tout, il y avait bien du racisme entre les noirs et les blancs, alors pourquoi pas avec le sang ? Plus les jours passaient, plus ça la tourmentait. Elle décida donc de demander à son nouvel ami ce qu’il en était.

-« Est-ce que ça fait vraiment une différence d’être née moldue ? »
-« Non, ça ne fait aucune différence. »

Ses dires l’avaient rassurés mais elle n’avait pas remarqué son hésitation et ne savait pas encore qu’il l’avait mentit à moitié. Elle ne savait pas encore que cette question qu’elle avait posée était le conflit qui persistait chez les sorciers depuis la nuit des temps. Qui aurait pu deviner que des années plus tard, Severus se contredirait et oserait l’appeler ‘Sang de Bourbe’ ? Ils n’avaient pas encore complètement conscience de tout ça, ils étaient trop innocents à cette âge. Quoiqu’il en soit, la lettre apportée par un hibou indiquant qu’elle était élève à Poudlard arriva à ses onze ans. Alors que la rouquine passait de plus en plus de temps avec son copain, elle ne vit pas tout de suite qu’elle s’éloignait de plus en plus de sa sœur. Ses parents étaient fiers d’avoir une sorcière dans la famille et Pétunia commençait à envier davantage la cadette. Le temps continua de défiler et vint bientôt le moment où il était temps pour Lily de prendre le train express. Elle était terriblement excitée rien qu’à cette idée, même si elle aurait bien aimé que sa frangine la rejoigne dans l’aventure. Ca y était, elle allait enfin pouvoir découvrir de ses propres yeux. Sa mémoire était remplie de connaissances, de livres qu’elle avait dévoré durant l’été. Le quai neuf trois quart était bondé de gens, la locomotive était prête à accueillir les élèves pour une nouvelle année, le bruit venait surtout des aurevoirs et des conversations. Y compris pour la famille Evans. Avant de partir, la rouquine expliqua à sa grande sœur qu’elle essayera de faire changer l’avis du professeur afin qu’elle puisse aller à Poudlard mais la blonde, ne perdant pas le Nord, lui répliqua méchamment :

- « … Tu veux que je devienne un… un monstre ? »

Et bam dans la figure. Cette phrase lui fit effet, comme un couteau en plein cœur. Comment sa sœur avait pu dire une chose aussi horrible ? Elles qui pourtant avaient toujours été liées… Dire que c’était Tunie qui voulait aussi devenir une sorcière et qui avait spécialement envoyé une lettre au directeur pour être accepter. Et en plus de cela, il avait fallut qu’elle en rajoute une couche en insultant la cadette de monstre. Monstre. Un mot qui résonna sans arrêt dans la tête de la jeune fille. Durant le trajet, elle pleura n’acceptant pas le fait qu’un membre de sa famille puisse la détester et la traiter de cette manière. Sans s’en rendre compte, c’est là qu’elle fit la connaissance des Maraudeurs qui partageaient le même compartiment qu’elle. Comment aurait-t-elle pu savoir qu’à partir de ce moment, sans même le vouloir, elle serait reliée à eux ? Enfin bref. Il y avait James Potter. Impossible ne pas parler de lui. Arrogant, crétin, prétentieux, m’as-tu-vu, trop fier etc… Tellement de défauts à citer et si peu de qualités. Une autre fille l’aurait plutôt définit comme : beau, sexy, irrésistible, marrant, courageux et j’en passe. Que des contradictions. Durant les années à l’école de magie, il avait décidé de jeter son dévolu sur elle et pour être tenace, il l’était. Elle ne comptait même plus le nombre de gifles par semaine et malgré ça, il continuait. Il y avait Sirius Black. C’était, par définition the Don Juan. D’ailleurs, ce côté séducteur énervait la demoiselle. Il y avait Remus Lupin. Le seul qui semblait raisonnable, sérieux. Etant aussi doué qu’elle en cours, ils devinrent de bon amis. Et pour finir, il y avait Peter Pettigrow. Celui qui était le plus influençable et le plus effacé. A vrai dire, ce devait être le seul qu’elle connaissait à peine. Quoiqu’il en soit, Severus voulait consoler la rousse et toute une conversation débuta entre les six. Comme ça avait tourné au vinaigre, les deux amis d’enfance décidèrent de changer de compartiment. A la Répartition, Lily fut envoyée à Gryffondor chez les hardis tandis que son meilleur copain allait chez les Serpentards. Cependant, leur amitié resta intacte. Du moins pour un certain temps.

Encore une fois ! Potter s’en était encore prit à Rogue. Tous les deux étaient meilleurs ennemis. Toujours et continuellement, il fallait que des étincelles se créent à chaque fois qu’ils se voyaient. Et qui devait calmer le jeu dans tout ça ? Bingo. C’était Evans. Depuis des années, elle faisait de son mieux pour intervenir et défendre les plus faibles, ainsi que son ami. Rien que le fait de leur tenir tête et de repoussé les avances du brun l’avait fait gagné une certaine popularité. Mais ça, elle s’en fichait, il ne fallait pas l’énerver, point final. Une bande de gamins immatures, voilà ce qu’ils étaient. L’examen de BUSE, en été, venait d’être terminé et elle n’avait même pas un temps de repos. Pour la énième fois, elle vint en aide au Serpentard et demanda à ce que les Maraudeurs le lâche. La rouquine avait dû insister fortement jusqu’à ce que finalement, son ami tombe par terre. Alors qu’elle voulait lui un donner un coup de main pour le relever, il prononça un mot qui mit définitivement fin à leur relation. Sang de Bourbe. Si ça avait été qu’un simple Serpentard, elle lui aurait simplement rabaissé le caquet, sans que ça ne lui fasse ni chaud ni froid mais là, il s’agissait de son meilleur ami. Certes, elle avait remarqué qu’à partir du jour de la Répartition, la distance entre eux ne faisait que s’agrandir. Tous les deux partaient vers des chemins différents mais là, c’était la goutte qui avait débordé le vase. Furieuse, elle était partit, lui promettant de ne plus jamais lui venir en aide. Et voilà comment c’était terminé sa cinquième année. Dans les journaux, un certain mage Voldemort était évoqué de plus en plus. Un mage qui s’amusait à tuer tous les humains et les sorciers nés Moldus. Lily a peur qu’un jour, il s’en prenne à ses parents, lui ou bien ses sbires. Un sixième année vient d’être commencé, au programme : une amitié brisée, des cours de plus en plus intenses, un garçon qui tient à sortir avec elle pour son tableau de chasse et de nouveaux élèves sortant de l’ordinaire. De quoi se divertir.